Mes collocs commencent à me regarder bizarre, j'les soupçonne de jeter des coups d'oeil dans ma chambre. Ou c'est peut-être le coup des céréales midi et soir qui leur déplait. "Ouai, s'français. bah ouai... 'cuisine bien, ouai." Quoi que tout à l'heure, J'ai fait cuire un steak et Nicola m'a quand même regardé chelou... Bon ok, faut dire que je l'ai sorti de mon sac, emballé dans du papier journal...

Y'a même des moments aussi, ou au lieu de se poser des questions, ils les posent à moi, les fous. "C'était bien hier soir ?" "Mec, je sais plus." "..."

"La capitale de ta mère. Passe le splif!"

"Ah ouai hier on a trop bien mangé, on s'est fait deux gros rumsteaks..." "Ah ouai ? des steaks avec du rhum ?"

"Demandes pas à Louise la capitale du brésil, she doesn't know what a rumsteak means"

Héhé

Plus tard, bien plus tard

Hummm, ça pue le renfermé içi, on s'croirait chez mon arrière-grand-mère. Ah putain j'suis deaaad ! Es tut mir leid für l'retard, ici il s'passe des trucs qu'auraient du m'faire finir dans un cercueil, heureusement y'a plus d'place chez mes aïeuls !

L'alcool tue tout. Y'a eu trop d'concert, trop d'bus, trop d'spliffs, trop d'cook et trop bordel, trop d'judo, trop d'cours, trop d'résois et trop de pluie, même pas d'ennuis. J'ai laissé tellement d'trucs derrière, juste pour faire l'homme à tout faire... Sauf pour l'ménage, on repassera -mes chemises- en france, y'a qu'a voir le bordel dans mes yeux quand j'me lève. Pis même si j'ai la tête qui grince et l'sourire en pince, sans rire, c'est pas ça qui m'empêchera d'serrer sa paire de eins

Mon front fait la gueule, si j'pouvais me terrer sous la couette je l'ferais bien volontiers. Trop d'exposés et trop d'taf. Tout faire. Prochaine station... Enschede

Deaaad, j'vous dit, deaaad ! Et l'exposé de demain est sacrément dans la merde, comme quoi on trouve toujours pire que soi pour s'remonter l'moral